Rideau sur le passé !
Bonjour à tous
Le silence à été long.
J'ai traversé une année abominable sur bien des plans. Cela m'a fait même assez sérieusement vaciller. L'impression de ne plus avoir de jus, ni d'idée, ni d'envie. Pour rien. Alors imaginez pour réussir à placer mes petites balles dans les palettes à 50m. Cela n'avait plus aucun sens, ni d'importance. J'ai essayé pourtant de tenir. Pour l'honneur, pour mon club adoré et ceux qui le compose. Pour les investissements réalisés, pour ceux qui me soutiennent. Rien à faire. Je ne supportais plus de croiser mes housses de skis, mes Ski Roues, et encore moins ma Cara. Tous les matins je la vois en me levant. Je finissais par ne pas vouloir la voir, mais sans oser la virer. Je voulais même la vendre au plus fort de l'hiver, lorsque je voyais les dates du calendrier du Biathlon Challenge passer sans... moi. Je n'avais plus de force, trop malmené par mes idées noires. Très très noires. Je suis pourtant parti sur l'une des courses. Engagé par le comité, Hôtel réservé, entraînement prévu, etc... etc... Pourtant à mi chemin une petite voix m'a dit : "qu'est-ce que tu fiche là mon gars ? On a besoin de toi chez toi. sors à la prochaine et rentre illico ! arrête tes conneries !". J'ai encore roulé quelques dizaines de bornes et je suis rentré. Pas en bon état. Brisé. Super perdu. J'ai appelé l'hôtel, ai prétexté une connerie, appelé l'organisation, Manu, mon pote du Comité, Pierre-Yves... et notre Boss du Biathlon Club de Montesson. Besoin de souffler, de prendre de la distance, de retrouver les miens, de relancer les boulots perdus... etc... et tout ça, sans Biathlon. Sans entraînement, sans tir !Ma honte d'avoir laissé planté tant de personnes qui y croyaient été énorme. Pourtant, tous, sans exception, et à commencer par notre président du comité et de club, m'a soutenu, m'a écouté, m'a consolé. Un mec largement au dessus de la norme ! Alors j'ai tout rangé : dans ma tête, dans mes placards, dans les caisses, dans les sacs. Bien loin de mes regards. Seule ma Cara gardait sa place devant moi en me levant. Je ne l'ai jamais sortie de sa housse. A aucun moment je ne l'ai épaulé. Rien. Plus denvie. De temps en temps les copains du club ou du circuit me passaient un petit mail. Je ne répondais jamais. Encore trop de trucs sur le coeur et de honte. Même la coupe du monde, je ne la suivais que du coin de l'oeil, sans avoir de petite étincelle en moi. La longue traversée du désert.
Tous les matins, ma cara était là. Pas narquoise. Juste là. Peu à peu j'ai été plus clément. Un jour de cet été passé, je l'ai même sortie. Voir si tout allait bien. Puis je l'ai bien vite rangée.
Nouvelle vie professionelle, nouvelles responsabilités, je consolide ce que j'ai bâti (tout seul) tout l'hiver. Encore de grosses tensions financières mais les choses vont un peu mieux. Personnellement le ciel bleu revient aussi et nous avons donné beaucoup pour mener à bien tous les problèmes. En Septembre, Sophie (ma femme) m'a même retendue une perche sur la saison nouvelle. "Non, non, ai-je répondu. Encore trop de boulot et d'incertitudes, je veux être au calme si je reprends.". Mais nous décidons (les bonnes résolutions de rentrée...) de courir ensemble le lundi matin, histoire de s'entretenir et de perdre aussi les 5 petits kg de stress et de manque d'activité.
Mes sensations en footing son bonnes et nous en restons là.
Les mails du circuit, puis de mon cher Club tournent toujours. Je les lis. Je les commente.
Il y a quelques jours, Jean-claude et moi, échangeons quelques mots au téléphone, car le staff à besoin d'une longue vue que j'ai toujours. Je me propose de passer à notre pas de tir à Montesson ce samedi. "Apporte ta carabine pour tirer un peu si tu veux..." "Oh oui tiens pourquoi pas...". Et nous en restons là.
Samedi je farfouille dans les sacs, les caisses pour trouver les balles les cartons de tirs, les bouchons, etc... et je vais à Montesson. Quel plaisir d'y retrouver Gérard (notre entraîneur de tir) et Jean-Claude, le Boss. Le plaisir est réel. Nous discutons. Je suis touché par leur accueil, leur écoute. Je prends des nouvelles des équipes Fond qui se prépare à bloc. J'écoute les projets et les objectifs. J'explique que j'ai encore besoin de temps. Que je prendrai certainement ma licence dans l'hiver et que je ferais peut-être une petite course pour préparer la saison de Rollerski du Printemps et la saison prochaine. Ils m'ont rassuré à nouveau. Quelle classe !
Puis je me suis dirigé sur notre pas de tir à 50 m, sous l'oeil bienveillant de Gérard et ses précieux conseils et de Jean-Claude. Je retrouve des bonnes sensations et je sors deux 20/20 au couché et un 18/20 au debout. Inutile de s'extasier : ces tirs n'avaient que pour objectif de retrouver les palettes ; ces scores ne sont pas sortis en plein vent, sous la neige et après du gros ski qui tabasse dans la neige brassée. Mais cela a du sens pour moi, puisque je me suis amusé.
De retour à la maison, j'ai reposé ma Cara. Mais depuis je la regarde différemment. Comme si elle me chuchotait quelque chose de bienveillant. Apaisé. Elle a changé de couleur.
Ce matin, Sophie et moi partons pour notre séance de remise en forme. Les sentiers sont boueux et impraticables. Nous nous reportons sur une piste cyclable en forêt qui fait 7 Kms et qui fait partie d'un de mes sites d'entraînement en ski roue. Je me dis : "Tiens, si je prenais mes RollerSki Classique, juste pour voir...". Sophie court à mes côtés. Nous discutons, de temps en temps je me lâche un peu plus fort dans les bosses que je connais par coeur. Nous faisons 14 km. Soph' en arrivant à la maison me dit : "Tu devrais reprendre Romain... Tranquillement, sans autre objectif que de bien préparer la prochaine saison." Je ne réponds pas et je m'enferme dans mon bureau pour bosser. Je fais une pause. J'allume mon Ordi. Visite le site de la Fédération que j'avais enlevé de mes favoris, et consulte le calendrier du circuit.
ça va mieux pour nous. Oh rien n'est encore tout à fait réglé, mais je sais que je suis sur la bonne voie. Je vais reprendre ma licence. Je vais reprendre doucement. Sans contrainte. Sans analyses informatiques, sans tous ces trucs. Et je vais essayer de faire une course à la fin de l'hiver, histoire de retrouver des sensations sur les skis et en course.
Ce week end, puis aujourd'hui, j'ai pris du plaisir. Celui que je ne pouvais même plus du tout concevoir dans la tourmente de l'hiver passé. C'est pourquoi j'ai rallumé le Blog, et que j'ai ressorti les Ski roues, les Bâtons, et les Skis que j'avais si profondément enfouis depuis Un an...
Ce soir, le rideau n'est pas encore complètement baissé sur l'hiver passé, mais j'ai commencé à tirer dessus...
Rom